Siège de Firuz Chapour

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Siège de Firuz Chapour

Informations générales
Date printemps 363
Lieu Firuz Chapour, Mésopotamie
Issue Victoire décisive des Sassanides
Belligérants
Empire romain Sassanides
Commandants
Julien Suréna
Forces en présence
50 000 2500

Campagne de Julien en Perse

Batailles

Coordonnées 33° 22′ 30″ nord, 43° 43′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : Irak
(Voir situation sur carte : Irak)
Siège de Firuz Chapour

Le siège de Firuz Chapour, ou de Pirisabora en grec, est une bataille entre les forces romaines et la cité fortifiée de Firuz Chapour défendue par les Sassanides, lors de la campagne de Julien en Perse, en 363.

Réfugiée dans l'acropole après d'intenses combats, la garnison finit par se rendre.

Déroulement[modifier | modifier le code]

La cité de Firuz Chapour revêt une importance symbolique : elle a été fondée par le roi des rois Chapour Ier, l'arrière-grand-père de Chapour II. Son nom signifie « Chapour le Victorieux » en persan[Note 1] en référence à ses victoires sur les Romains. Elle est fortifiée et dotée d'une solide citadelle, défendue par 2500 soldats[1].

L'enceinte de la ville est constituée d'un double rempart. La citadelle, qui s'appuie sur le rempart Nord, est bien protégée par un canal et un fossé. Les murailles et les tours de la citadelle sont construites en brique cuites renforcées par de l'asphalte. Après l'échec des négociations menées par Hormizd, Julien vient ici encore reconnaître les lieux et dirige en personne le siège. La cité est encerclée et on installe balistes, qui lance des pierres, et scorpions sur des positions protégées pour éviter les tirs ou les sorties perses. Une seconde ligne de défense est formée par les Romains pour éviter une attaque extérieure. Les Perses font pleuvoir flèches et pierres sur les assiégeants. Les Romains profitent de la nuit pour combler le fossé et avancer des béliers qui font s'effondrer une tour. Aussitôt, soldats et habitants se réfugient dans la citadelle où le siège se poursuit. Julien donne l'assaut sur une porte en participant lui-même tortue. Les défenseurs parviennent briser l'assaut en leur lançant des pierres. La participation de Julien aux combats est symptomatiques de ses prises de risques qui finiront par lui coûter la vie[2].

Ayant conscience qu'un siège trop long ne leur est pas favorable, les Romains construisent une hélépole, tour de siège sophistiquée en bois, protégée par de l'osier, du cuir et de la boue (pour la protéger du feu). Quand celle-ci fut achevée, Mamersides le commandant perse demande à négocier : soldats et habitants peuvent se retirer sans être inquiétés. La citadelle est pillée, les vivres et les armes sont prises et la ville est incendiée[3].

Quelques jours plus tard, Romains et transfuges perses verront sur leur route les membres de la famille de Mamersides crucifiés par Suréna pour punir ce dernier et décourager d'autres trahisons[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La langue officielle des Sassanides est le pehlevi, langue dont le persan est héritière.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Decker 2022, p. 81-82.
  2. Wolff 2010, p. 46.
  3. Jerphagnon 2018, p. 320
  4. Wolff 2010, p. 47.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Sources anciennes[modifier | modifier le code]

Ouvrages contemporains[modifier | modifier le code]

  • (en) Michael Decker, The Sasanian Empire at War, Yardley, Westholme Publishing, , 320 p. (ISBN 9781594163692).
  • (en) Kaveh Farrokh, The Armies of Ancient Persia: The Sassanians, Barnsley, Pen & Sword Military, , 504 p. (ISBN 9781399024815).
  • Lucien Jerphagnon, Julien dit l'Apostat, Paris, Tallandier, , 364 p. (ISBN 9791021046122).
  • (en) Touraj Daryaee, Sasanian Persia, I.B.Tauris, , 256 p. (ISBN 9780857716668).
  • Catherine Wolff, La campagne de Julien en Perse, Paris, Lemme Edit, , 108 p. (ISBN 978-2-917575-12-3).